Une semaine historique pour l’Irlande au Tour de France
En 1963, Seamus «Shay» Elliott est devenu le premier Irlandais à porter le maillot jaune au Tour de France. Il remporte la troisième étape, entre Jambes (en Belgique) et Roubaix, et, ce faisant, devient également le premier Irlandais à avoir remporté une étape sur les trois Grands Tours. Cet exploit n’avait pas encore été égalé. Jusqu’à, … MAINTENANT !
UNE DIXIÈME ÉTAPE HISTORIQUE
Après une journée de repos, lundi, le décor était planté pour un parcours unique. Pour la première fois dans l’histoire du Tour, le parcours de l’étape 10 devait comporter 2 îles. Oléron et Ré sont deux îles naturelles, au large de la côte atlantique et reliées au continent par des ponts.
Le profil était largement plat, atteignant à peine 16 m au-dessus du niveau de la mer (hors ponts à franchir). La météo était potentiellement l’élément le plus influent de la journée, avec de forts vents côtiers, une menace constante sur les routes exposées de l’île.
Au début de la course, certains coureurs, dont Dan Martin (Israel Start-Up Nation) et Thibaut Pinot (Groupama-FDJ) ont souffert des conditions défavorables. En conséquence, de nombreux coureurs semblaient réticents à continuer et le peloton est resté en grande partie uni.
Pour ajouter aux tensions de la journée, plusieurs coureurs, dont les Irlandais Nicolas Roche (Sunweb) et Toms Skujiņš (Trek-Segafredo), ont également été impliqués dans des accidents en début de journée.
Au sprint intermédiaire, il semblait que Peter Sagan (qui avait repris le maillot vert de Bennett sur l’étape 7) était le coureur le plus fort de la journée, augmentant légèrement son avance sur le coureur irlandais, alors qu’il s’engageait dans une attaque et arrivait 2ème derrière Matteo Trentin (CCC).
PORTER LE VERT, ET FAIRE L’HISTOIRE
Cependant, Bennet avait les yeux rivés sur le plus gros prix de la journée. Dans les derniers instants de l’étape, Sam Bennett, avec Caleb Ewan et Peter Sagan dans sa roue, bénéficiait de l’abri parfait de son coéquipier Michael Morkov jusqu’aux 200 m. Caleb Ewan, qui avait propulsé Bennett au poteau de l’étape 3, n’a eu que le temps de se rapprocher de Bennett, mais pas de le dépasser. Le principal rival, Sagan, est venu vers la ligne avec un sursaut de vitesse, terminant troisième, tandis qu’Elia Viviani (Cofidis) avait son meilleur résultat jusqu’à présent, quatrième.
Sa victoire historique a non seulement donné à Bennett sa première victoire d’étape sur le Tour de France, mais a également remis le maillot vert sur ses épaules, déjà porté deux jours (6ème et 7ème étapes). Bennett était quelque peu ému à la fin de sa première victoire d’étape.
« Vous en rêvez, vous ne pensez jamais que cela arrivera. . . » à dit Bennet à propos de sa victoire
Bennett a remporté 3 étapes au Giro d’Italia en 2018, suivis de 2 victoires sur la Vuelta d’España en 2019. Il est maintenant le premier Irlandais à entrer dans le cercle resteint des vainqueurs d’étape dans les trois grands Tours depuis près de 60 ans (depuis 1963) .
DRAME LORS DE L’ETAPE 11
L’étape 11 en était une autre pour les sprinteurs. L’étape de Châtelaillon-Plage-Poitiers semblait avoir le rythme parfait pour inspirer à nouveau Bennett. C’est le grand irlandais Sean Kelly qui a été le dernier coureur à remporter la victoire à Poitiers, lorsqu’il a battu le Néerlandais Gerrie Knetemann dans un sprint à deux, en 1978.
Le peloton principal a tenu les échappées en laisse courte, avec le Sprint Intermédiaire en tête, et seul Matthieu Ladagnous (Groupama-FDJ) a pu rester à l’écart. Bennett a été le premier du peloton principal à travers Les Grands Ajoncs, prolongeant son avance du maillot vert sur Peter Sagan de 4 points supplémentaires.
Comme prévu, l’arrivée à Poitiers s’est soldée par un sprint massif, malgré une dernière attaque de Lukas Postlberger (BORA – hansgrohe), qui a été stoppée par les coéquipiers de Bennett Deceuninck – Quick Step. C’est Caleb Ewan qui s’est encore imposé, face à l’attaque de Bennett. Il s’est faufilé pour remporter la victoire dans une photo-finish à 4 voies.
Ce n’était cependant pas la fin de l’histoire, Wout Van Aert (Team Jumbo-Visma), 4e, visiblement en colère contre les actions de Peter Sagan dans les derniers mètres, interroge le jury de course, qui partage son opinion et juge que le sprint de Sagan avait été dangereux et le relégue donc à l’arrière du peloton.
A SUIVRE …
La 12e étape du Tour de France, entre Chauvigny et Sarran, sera non seulement l’étape la plus longue du Tour de France, mais aussi l’une des plus propices à une échappée victorieuse. Tous les baroudeurs seront à l’affût.
